Trêve hivernale

Trêve hivernale.

Alors que les premiers rayons de soleil caressent subtilement ma peau, je surprends déjà mon âme à voyager en d'autres temps et lieux.

A peine mes yeux sont-ils clos, que j'imagine un pays fantasmatique, où tout n'est que fantaisie, naïveté, amour et gaieté... Un monde où aucun obstacle n'entrave nos choix, où nous sommes maître de nos destins, "capitaines de nos âmes".

En proie à la dérive, je t'aperçois, toi, amarré à la rive... Ne serais-tu qu'une illusion ? Apparition providentielle, j'ai l'intime conviction d'avoir trouvé ce que je ne cherchais pas encore. Désir comblé avant même qu'il m'eût été possible d'en ressentir la nécessité, je suis victime d'une amère frustration.

Utopique, futile..! qu'est cet univers où tout me semble bien trop aisé, improbable, inexplicable et inextricable ! J'ai pour seul vœu de me sentir humaine, de souffrir, vivre, connaitre l'euphorie, la joie, l'amour, la tristesse, l'ennui... Il plait bien plus à mon cœur, mon âme et mon corps de connaitre cet avide sentiment de fierté dès lors que j'obtiens ce à quoi j'aspire.

Aussi laborieuse, pénible, interminable que soit la voie que je choisis... Je ne peux que me réjouir du chemin parcouru... J'apprends de mes erreurs bien plus que de mes flamboyants succès. Je ne savoure que plus intensément mes victoires dès lors que j'en connais le prix. Ainsi je ne veux pas d'un monde où tout n'est que luxe, calme, volupté.... où tout m'est dû. Je choisis d'être en proie à une malchance des plus insolite, insolente.

Sentons-nous vivant ! Perdons-nous ! Retrouvons-nous ! Détestons-nous un peu... beaucoup... passionnément... à la folie ! Et enfin aimons nous au-delà du possible.

Némesia